Lac de Bourdouze

2 août 2020 0 Par SuperBougnat

Située au sud de Besse, en direction de Compains, le lac de Bourdouze est une petite perle, entre Sancy et Cézallier.
Ces eaux limpides se transforment petit à petit en tourbière et proposent un milieu humide d’exception, aussi fragile que beau.

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Source : uMap OpenOrtho

Un lac glacière

Le lac de Bourdouze s’est formé dans une dépression glacière, il a environ 12 000 ans.
Ici, les eaux issues du petit bassin versant qui surplombe la cuvette se concentrent au fond de la cuvette et remplissent le lac.

Selon la saison, le niveau d’eau varie.
Il est de 4,5 mètres au maximum de la profondeur du lac.

Une tourbière

Petit à petit, la végétation aquatique finit par “boucher” le lac : elle se développe, meure, s’entasse et forme un radeau sur le lac, jusqu’à le combler totalement et devenir un marécage très riche en biodiversité.

Une des particularités de des tourbières, c’est qu’elles captent et retiennent beaucoup de CO2, ce gaz qui participe à l’effet de serre et au réchauffement climatique.

Le milieu acide et pauvre en oxygène des tourbière préserve ce qui est emprisonné dedans : on retrouve des structures en bois et des corps momifiés dans bien des tourbières !

Un lieu fragile

Le milieu humide que forment le lac et sa tourbière sont très sensibles au piètement, qui endommage les berges, et ont un équilibre écologique précaire.

Afin de préserve ce secteur, il n’est pas possible de faire le tour complet du lac (de toute façon, marcher sur une tourbière peut s’avérer dangereux).
De plus, le chemin a été un peu écarté de la berge et des clôtures interdisent l’accès des troupeaux (à la place, des pompes solaires captent un peu d’eau pour alimenter des abreuvoirs).

Une géographie particulière

Un nom significatif

Le nom du lac de Bourdouze vient a priori du gaulois burbula, qui signifie bourbier ou eau boueuse.
Il était même qualifié d’étang tourbeux par Onésime Reclus vers 1900.

Situé à 1150 mètres d’altitude, le lac couvre une superficie de 25 hectares au total, alimentés par les eaux issues d’un petit bassin versant de 172 ha à peine.

Le lac

Le lac, riche en poisson (brochets en particulier) fait 15 hectares.
Profond au maximum de 4 à 4,5 mètres, il occupe le fond de la cuvette glacière.
La tourbière l’emplie progressivement, siècle après siècle.

La tourbière

Formée à partir de végétation flottant sur les eaux (le tremblant), elle s’étend lentement, et comble le lac progressivement (la végétation morte se couvrant avec la nouvelle, et s’enfonçant dans le lac, sous le tremblant, jusqu’à le combler.

C’est la zone la plus fragile (et dangereuse) : elle abrite une faune et une flore qui se raréfient et sont extrêmement sensibles aux changement de milieu (qu’ils soient climatiques ou liés aux activités humaine).

Un déséquilibre dans la qualité des eaux peut détruire à terme une tourbière, tout comme l’activité humaine (extraction pour en faire du combustible ou du jardinage).
Plus classiquement, la forêt finit par recouvrir et transformer le milieu humide.
Pour prévenir ce phénomène, le pâturage raisonnable et la fauche non intensive limitent le développement des arbres.

L’exutoire

Lorsque le lac se remplit, en particulier l’hiver, il peut déborder de sa cuvette.
Un point bas, en sortie de tourbière, à l’ouest, sert alors d’exutoire.

Le trop-plein d’eau s’évacue alors en direction de la rivière la plus proche.
Le lac reste ainsi un espace peu profond, propice au développement de la tourbière.

L’accès

Le parking doit se faire au niveau de la route.
Seuls les ayants-droits et les personnes à mobilité réduite ont le droit de s’approcher de la berge en voiture.

Le chemin permet d’avoir un beau panorama des lieux, sans mettre en danger la fragile zone humide : il doit être scrupuleusement respecté.

Quelques photos

Plusieurs panneaux présentent la faune locale

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