Invention auvergnate : la méduse

Invention auvergnate : la méduse

1 avril 2019 1 Par SuperBougnat

Je poursuis ma série et vous présente une nouvelle invention auvergnate : la méduse !

Cette chaussure en plastique translucide est née à Thiers, cité industrielle depuis toujours.
Aujourd’hui déclinée dans de multiples modèles et coloris, elle reste fabriquée en France.

Revenons un peu sur cet accessoire indispensable de l’été, en Auvergne et sur toutes les plages du monde !

Une invention issue des pénuries post-guerre

Au sortir de la seconde guerre mondiale, le cuir était rare et cher, en France.
Jean Dauphant, un coutelier de Sarraix, près Thiers, eu alors l’idée de créer une chaussure en plastique, qu’il lança en 1946.

À l’origine, il voulait créer des chaussures de travail, robustes et faciles à entretenir, pour les ouvriers.
Mais très vite, c’est sur les plages que le succès s’est fait, avec le modèle “Sun”, rapidement surnommé “chaussures méduses” en raison de leur aspect gélatineux et translucide.

Après quelques années le processus de fabrication s’est modernisé, permettant une fabrication en plastique injecté en une seule pièce.

Une méduse "Sun"
La Sun, translucide comme une méduse

Pendant près de 40 ans le succès ne s’est pas démenti et des générations d’enfants ont pu aller se baigner, en mer ou en rivière, sans craindre de se blesser sur les rochers ou de se bruler sur le sable chaud.
En contrepartie, il fallait faire avec les graviers qui se logeaient sous le pied ou les lanières en plastique qui cisaillaient la peau bien trop souvent.

Déclinaisons et baisse de succès

Nommée de bien des façons, selon les régions ou les époques, la “Sun” était devenue une star intemporelle : “nouille”, “squelettes”, “sarraizienne” ou “Mica”, mais surtout “Méduse”.

Quasiment inchangée jusque-là, la méduse s’est diversifiée dans les années 1980 : la couleurs et les paillettes sont venues s’associer à de nouvelles formes, toujours dans le respect de l’originale devenue traditionnelle.

Hélas, ce fut aussi le début du déclin pour l’entreprise “Plastic Auvergne”, concurrencée par la production désormais massivement importée d’Asie, ainsi que par la mode des tongues ou le retour de l’espadrille (pas toujours française).

Des méduses sur une plage
©Michèle Constantini/AltoPress/Maxppp

La faillite thiernoise

En 2003, le tribunal de commerce a finit par prononcer la liquidation judiciaire d’Auvergne Plastic, entrainant 200 pertes d’emploi à Celles-sur-Durolle.

C’était la fin de la méduse auvergnate, après 57 ans de production et des millions d’exemplaires diffusés partout sur la planète.

Une fabrication restée française

C’est le groupe Humeau-Beaupréau qui a racheté la marque et les machines.
La méduse, marque du groupe UMO, est depuis lors fabriquée près de Cholet, dans le Maine et Loire, et les contrefaçons sont activement et impitoyablement traquées, pour préserver l’image de cette invention auvergnate a su, au moins, rester française.

En 2016, pour célébrer les 70 ans de cette chaussure inusable, le fabriquant à lance un site internet dédié : www.meduse.co.
C’est aussi dans les années 2010 que la méduse a connu un regain de succès, avec son utilisation par quelques grands couturiers lors de leurs défilés et la création de nombreuses nouvelles déclinaisons, pour tous les temps et toutes les saisons.

Sandales "méduse"
Les modèles 2019

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